Login

L’arbre urbain 2/5 Gérer la canopée en ville

Pour connaître sa ressource en arbres, il est possible de calculer et d’évaluer le couvert arboré au dessus du sol. © Pascal Fayolle

Pour concevoir un plan de gestion, il est nécessaire de connaître sa ressource en arbre. Les photos aériennes et la technologie Lidar peuvent permettre de cartographier et de calculer la canopée. Explications…

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Les arbres rendent de nombreux services en ville, qu’ils soient écologiques, économiques ou sociaux. Afin de maximiser ces bénéfices, les villes mettent parfois au point des plans de gestion de leur forêt urbaine. « La première étape est de connaitre sa ressource en arbre et son état » expliquait Christina Idziak, spécialiste canadienne de l’évaluation de la canopée d’arbres en milieu urbain, lors d’une intervention au colloque « Histoire d’arbres » à Mons (Belgique) fin novembre 2019.

Pour connaître cette ressource, il est par exemple possible de réaliser un inventaire des arbres (espèces, diamètre du tronc, localisation…). Mais cela prend du temps et coûte de l’argent, et ne concerne généralement que les arbres publics. Une autre solution est l’évaluation de la canopée, soit par des photos aériennes, soit par analyse Lidar (light detection and ranging = détection et estimation de la distance par la lumière), ce qui permet de prendre en compte à la fois les arbres publics et privés. La première méthode était utilisée initialement, couplée avec des logiciels de géomatique. Mais l’analyse des images est longue et fastidieuse et la qualité des résultats dépend en partie de la qualité des photos. Plus récemment, l’analyse de l’imagerie Lidar permet d’obtenir des cartes détaillées et fiables de la canopée forestière d’une région donnée.

Des informations détaillées

Cette base de référence peut fournir des informations aux gestionnaires des espaces verts. Par exemple, cela permet de visualiser et évaluer l’ampleur et la localisation des changements (en cas d’abattage d’arbres notamment), ou encore de planifier la plantation d’arbres. Au Canada, 15 à 20 % des arbres sont des frênes. Mais l’agrile du frêne (Agrilus planipennis), ravageur venu d’Asie, décime ces arbres. De nombreuses villes au Canada ont donc fait des plans de plantation pour anticiper leur remplacement.

Les données sur la canopée des arbres peuvent aussi être un outil très visuel pour les décideurs, permettant de prioriser l’allocation des ressources financières et d’orienter les activités de gestion de la forêt urbaine, comme le pourcentage de canopée à atteindre et les zones de priorité. Par exemple, la métropole de Lyon, dont la canopée couvre 27% du territoire (environ 3 millions d’arbres) a un objectif 30/30, c’est-à-dire une surface de 30% pour 2030.

Les analyses réalisées sur la canopée permettent aussi de développer un plan de gestion sur le long terme, avec un calendrier des actions.

Léna Hespel

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement